SHAPE I

Detail

Resin + mix media

150 X100 cm

2022 - 2023

Pretium doloris

Le concept de Pretium Doloris, littéralement « le prix de la douleur », explore la relation indissociable entre la souffrance et la vérité intérieure, une épreuve intime qui se redéfinit à chaque stade de perception et de conscience. Ici, la douleur se dresse comme un « pharmakon », ce terme grec qui renvoie aussi bien au poison qu'au remède. La douleur, bien que brutale et souvent insupportable, révèle en elle-même un pouvoir de guérison, un potentiel transformateur.

Elle devient alors une invitation à l’éveil, un seuil de passage où l’âme se libère des illusions, des fausses certitudes et des désirs aliénants. Traverser cette douleur sans chercher de consolation facile ou immédiate est un acte de sincérité radicale envers soi-même, une ouverture à la levée de l’âme — une forme de renaissance intérieure.

Ce Pretium Doloris devient alors le « souci de soi », un terme que l’on pourrait emprunter à la philosophie antique pour désigner le rapport intime que l’on entretient avec son propre cheminement, sa propre maturation spirituelle. La douleur ici est un accident qui, au lieu de détruire, forge et façonne. À l’orient de cette épreuve se trouve la naissance à soi, une reconnaissance épiphanique de soi, où la conscience découvre de nouveaux horizons et de nouvelles vérités.

Dans la pensée bouddhiste, ce processus est en résonance avec le Dharma, la loi naturelle de l’existence, où la souffrance (ou dukkha) n’est pas simplement une malédiction, mais une part essentielle et libératrice de la vie humaine. Pour le Bouddha, la douleur est la marque même de la condition humaine, et elle peut devenir un instrument de purification, de dépouillement des attachements matériels et des illusions. En ce sens, la souffrance est un chemin de transformation intérieure, qui mène l’individu à transcender l’égo et à s’aligner sur une sagesse plus vaste, au-delà de la souffrance.

À chaque seuil de perception et de conscience, Pretium Doloris réintroduit cette notion de falsification — la mise à l’épreuve de nos illusions, de nos perceptions erronées et de notre attachement aux vérités éphémères. C’est un prix, un tribut à payer pour atteindre une authenticité intérieure. Ce processus invite à reconsidérer la douleur non comme une injustice mais comme une part intégrante et cruciale de notre quête de vérité. Traverser ces épreuves douloureuses sans se détourner, sans anesthésie, c’est offrir à l’âme l’occasion d’une épiphanie personnelle : une révélation qui, comme une lumière orientale, guide et éclaire la quête de soi.

Ainsi, Pretium Doloris est ce pacte entre la douleur et la vérité, un engagement à se transformer à travers les blessures, à honorer la souffrance comme un terrain fertile pour la croissance spirituelle.

The concept of Pretium Doloris, or "the price of pain," delves into the inseparable relationship between suffering and inner truth—a personal trial that redefines itself at each stage of perception and consciousness. Here, pain emerges as a pharmakon, the Greek term that signifies both poison and remedy. Though raw and often overwhelming, pain reveals within itself a healing power, a transformative potential.

Pain thus becomes an invitation to awaken, a threshold where the soul is freed from illusions, false certainties, and alienating desires. Embracing this pain without seeking easy or immediate consolation becomes an act of radical honesty toward oneself, an openness to what can be called the "rising of the soul"—a form of inner rebirth.

This Pretium Doloris represents the "care of the self," a term borrowed from ancient philosophy to describe the intimate relationship one cultivates with their personal journey and spiritual growth. Here, pain is an accident that, rather than destroying, shapes and refines. At the "orient" of this ordeal lies the "birth to self," an epiphanic self-recognition where consciousness uncovers new horizons and deeper truths.

In Buddhist thought, this process resonates with Dharma, the natural law of existence, where suffering (*dukkha*) is not merely a curse but an essential and liberating aspect of human life. For the Buddha, pain is a hallmark of the human condition, and it can serve as an instrument for purification, stripping away material attachments and illusions. In this way, suffering becomes a pathway for inner transformation, leading the individual to transcend the ego and align with a wisdom beyond suffering.

At each threshold of perception and awareness, Pretium Doloris reintroduces the notion of falsification—a testing of our illusions, our erroneous perceptions, and our attachment to fleeting truths. It is a price, a toll paid to attain inner authenticity. This process calls for a re-evaluation of pain, not as an injustice, but as an integral and essential part of our pursuit of truth. To face these painful trials without turning away or seeking numbness is to offer the soul the opportunity for personal epiphany: a revelation that, like an eastern light, guides and illuminates the journey toward self-understanding.

In this way, Pretium Doloris is a pact between pain and truth, a commitment to transform through wounds, to honor suffering as a fertile ground for spiritual growth.

SCENOGRAPHY

496

Leviathan

finale table

Du plus lointain au plus familier, du plus condamnable au plus digne de compassion, cristallisant nos égarements, le monstre invite à cheminer.

From the most distant to the most familiar, from the most condemnable to the most worthy of compassion, crystallizing our wanderings, the monster invites to embark on a journey.

496 I Detail

mix media + silkscreen

550 X 250 cm

2022 - 2023

SHAPE II

SOON ...